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Onco - Sexo

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Accompagner la vie relationnelle et sexuelle

des personnes atteintes de cancer

 

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Depuis plusieurs années j'accompagne les couples sur les problématiques de cancer, handicap et vie affective. Infirmière de formation, conseillère conjugale, sophrologue, et sexothérapeute, je m'appuie sur ses différentes compétences professionnelles pour un accompagnement globale de la personne, du couple et de la famille quand ceux-ci sont confrontés à la maladie.

 

Le couple à l'épreuve de la maladie, un questionnement de vie.

Le cancer, peut-on l'anticiper ?

Non, on ne l'anticipe pas. On ne peut pas. 

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La maladie apparaît le plus souvent brutalement, elle est soudaine et injuste. Bien entendu, on sait ce qu'est le cancer : qui ne l'a pas déjà vécu par procuration, à travers le récit de la voisine, du cousin, de cet ami ? Le plus souvent, ce genre de scénario n'arrive qu'aux autres.

Pas à soi. Pas à la personne que l'on aime. Pas dans notre famille. Du moins, c'est ce que l'on pense.

 

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Un tsunami identitaire.

Mais parfois, la vie en décide autrement. Chaque année, ce sont environ 280 000 nouvelles personnes touchées par la maladie. Ainsi, quand la question du cancer devient réalité, la personne connaît un véritable vacillement, de l'ordre du traumatisme : « Pourquoi moi ? Qu'ai-je fait ?  Quelle est donc cette maladie, pour laquelle il faudra se soigner, contre laquelle il faudra se battre ? Comment lui donner du sens alors même que je ne peux me représenter, penser ce qui m'arrive ? »

 

Alors même que la personne est en vie, désormais, ce sont des questions autours de la mort ou de la dégradation de son corps qui l'habitent. Mais si l'annonce de la maladie réveille ces questions, plus finement encore ce sont celles de la souffrance, du courage, de la confiance en soi qui sont amenées : « Est ce que je vais être à la hauteur de ce que réclame cette situation ? »

 

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Le lien à l'autre chahuté : quel impact sur l'entourage ?

Conjoint, enfants, famille, amis : tous seront concernés par la maladie, mais chacun réagira de façon différente. Bien souvent, les personnes attendent de la médecine une réponse rationnelle qui viendrait palier à une angoisse propre, leur donner l’énergie de vivre la maladie ou de l'accompagner, de la comprendre, de la combattre. Mais si la médecine et le personnel soignant peut apporter des réponses, expliquer des traitements, donner des conseils, accompagner, chacun s'adapte ensuite un peu comme il peut, vivra cette épreuve à sa façon, selon sa personnalité, son histoire.

 

  • Ainsi cette femme, qui appréhende la maladie à bras le corps, puisant au plus profond d'elle même, avec le soutien de son époux, toute l'énergie nécessaire et positive pour dépasser ce qui aurait pu l'abattre. Sport, bon air, soin de son corps, repos et sorties, coquetteries : autant de choses, qu'elle cultivait déjà avant, mises en place dans son quotidien de façon encore plus régulière, pour l'aider à se surpasser, sans être dans le déni de la difficulté.

 

  • D'autres personnes refuseront de reconnaître leur peur ou leur colère, ou ne pourront pas, l'angoisse étant trop lourde à porter. Elles projetteront sur l'autre leurs propres questionnements, exprimant en filigrane la culpabilité d'imposer cette étape à celui ou celle qui partage sa vie : « Sera-t-il/elle assez fort(e) accueillir tout ça ? ».

 

  • Pour certaines encore, ce sera la peur de ne plus être aimables en étant malade, une peur qui pourra les précipiter dans des problématiques d'abandon dont elles auront l'initiative. « Parce que je ne maîtrise plus rien de ce qui m'arrive et que cela m'angoisse, je préfère rompre moi-même une relation que j'aimais pourtant par -dessus tout » pourrait-on entendre de façon sous-jacente. Je pense à cette femme, opérée la veille d’une mastectomie, me partageant sa peur de voir son mari la quitter tout en m’expliquant qu’elle lui avait demandé de partir parce qu’elle ne voulait pas qu’il se sacrifie pour elle…

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Au-delà des chamboulements, du traumatisme que provoque la maladie, cette épreuve interroge la personne au cœur de sa pulsion de vie, sur ce qui fait qu'elle a envie de vivre : « L'amour, aimer, être aimé, être aimable, partager, construire, donner à l'autre et recevoir parce que j'ai de la valeur ... »

 

Des questions douloureuses et existentielles qui bien souvent provoquent une conversion du regard sur la vie et ses priorités, questionnent les choix et le sens. Une conversion personnelle et conjugale, profondément intime, dont il n'est pas aisé de parler, et pas toujours vécue au même rythme, au sein du couple.

 

 

Des questions essentielles amenées en entretien, des questions à explorer et à élaborer.

Il me paraît important, dans ces moments là, que le couple parvienne à vivre une communication positive et sans tabou, car la maladie apporte avant tout le doute : elle se dresse dans le couple comme une inconnue.

 

Les patients que je rencontre et accompagne me font part de leurs questions, des difficultés rencontrées, des zones d'ombres apportées par la maladie et de ce que cela vient modifier dans leur relation à l'autre :

  • Je ne reconnais plus mon mari depuis qu’il a eu son cancer de la prostate. Il ne parle que de sexe, mais moi je ne sais plus quoi faire pour lui…

  • Depuis que je suis malade ma compagne a peur d’attraper la maladie. Elle dit qu’elle ne veut pas mettre de préservatif comme le demande le médecin.

  • Ma cicatrice le dégoutte… J’ai peur qu’il aille voir ailleurs…

  • Je ne vais tout de même pas lui dire que j’aimerai faire l’amour alors qu’elle est si fatiguée, elle ne doit pas en avoir envie.

 

Autant de remarques partagées qui montrent que la communication peut être biaisée, les mal-entendus s’accumulent et parfois le couple se perd.

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Dans ces moments de bouleversements, mon travail de conseillère conjugale est de vous aider, à exprimer vos émotions, les comprendre, encourager vos efforts de communication, ses formulations et sa manière d’écouter. Un accompagnement qui permet de sortir de l'impasse que provoque la maladie, de redonner de la vérité dans les échanges personnels et conjugaux et de se tourner vers un avenir.

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Crédit photo Frédéric Sicard

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